Mise au point: Monsieur Dominique Yvon a été condamné par la justice pénale pour avoir favorisé un membre de sa famille dans l'attribution d'un chantier public.
L'amende est assortie d'une privation des droits civiques pour une durée de cinq ans.
Je n'aurais fait aucun commentaire sur ces faits si Monsieur Yvon n'avait pas réagi d'une façon scandaleuse à cette condamnation.
Non seulement il cherche à minimiser sa faute - ce qui n'est guère surprenant - mais il tente de détourner l'attention de ses propres malversations en accusant la municipalité de Groix de manipuler le P.L.U. (anciennement P.O.S.) pour des avantages personnels (déclaration en Conseil Municipal et lettre de " Vivre à Groix ").
Depuis 3 ans sa devise semble bien être : calomniez, il en restera toujours
quelque chose !
Le
P.L.U. est un sujet complexe, source de conflits et d'incompréhension dans
toutes les communes. Monsieur Yvon le sait bien qui n'a jamais eu le courage
politique de s'y engager.
Le P.L.U. est strictement encadré par la loi : dans les réunions de travail
les élus sont aux côtés de représentants de l' Etat et de Cap l' Orient. Laisser
penser que des malversations seraient possibles est un non-sens, une manoeuvre
démagogique pour tenter une fois de plus de diviser les Groisillons.
Enfin
le P.L.U. sera soumis au Préfet à la fin de cette année et fera l'objet d'une
enquête publique au printemps prochain. Contrôle et transparence sont les
maîtres mots de l'accomplissement de ce travail long et difficile.
Cette façon de gérer n'était certainement pas celle de Monsieur Yvon : il
a exercé ses mandats en affichant ouvertement un mépris certain pour l'administration
d'Etat et plus généralement pour les lois de la République.
De cela, il vient de payer le prix. Qu' il évite désormais de s'afficher en
"Monsieur propre" en diffamant ses successeurs sur tout et n'importe quoi.
L'été 2004, marqué par les tempêtes et les orages, nous amène à réfléchir un peu plus sur le destin de l'île. La place du tourisme dans l'economie Iocale est devenue prépondérante, déterminante.
Où sont les limites acceptables ?
Une étude a été menée sur ce thème par Nicolas Loncle, étudiant à l' université de Rennes.
La
dépendance au tourisme vient d'une carence des autres secteurs économiques,
mais elle découle aussi d'une fuite en avant qui amène les îliens à vendre
leurs biens à des touristes plus fortunés.
La manne touristique peut apporter la prospérité, elle peut aussi freiner
l'installation des jeunes par la flambée du prix des maisons, rogner sur le
pouvoir de décision des actifs et résidents, secondaires ou principaux, et
transformer à terme l'île en un pur espace de villégiature.
Sommes-nous certains de vouloir sacrifier notre patrimoine naturel à des caravanes et des voitures entassées sur notre littoral ? Sommes-nous devenus si dépendants des quelques semaines d'activité estivale pour penser que l'île appartient désormais à ceux qui détiennent le pouvoir économique ?
Les
campeurs ne seront jamais exclus de l'île, simplement ils ne pourront plus
faire n'importe quoi, ici comme sur le reste du littoral.
Cet été, nous avons vu certains d'entre eux faire le tour des commerçants
en brandissant la menace d'une perte de clientèle. Est-ce là une démarche
suffisante pour gagner le coeur les Groisillons ?
Des jeunes quittent leur île faute d'avoir pu garder la maison familiale ou
trouver un travail à l'année, cette perte-là est bien celle qu'il nous faut
craindre.
Créer des emplois moins dépendants du tourisme
est encore possible à Groix: le bâtiment cherche activement de la main-d'oeuvre
qualifiée, la pêche côtière peut survivre dans une des dernières niches
possibles du littoral. L'agriculture n'exploite pas son potentiel car
elle ne fait pas le poids face à une pression foncière qui fait le bonheur
des uns et le malheur de beaucoup d'autres.
Le secteur du tourisme même s'essouffle sous le rythme imposé par la saisonnalité:
les capacités portuaires, le trop plein de voitures, le flux démesuré des
déchets au mois d'août contribuent à freiner le "poumon économique" de l'île.
L'axe
de notre action municipale reste le même: tout faire pour garder une
population permanente et active à Groix. Cela implique une politique sociale,
la construction de logements et la maîtrise foncière, ainsi que l'aide aux
entreprises.
Les
divers programmes de gestion du territoire (P.L.U., P.L.H. ZPPAUP, Natura
2000), ont pour but de maintenir la qualité de vie et l'attractivité de l'île.
Un territoire attractif ayant su conserver son caractère, sa vie, et ses services
peut prétendre garder des actifs malgré les énormes contraintes insulaires.
Il attirera aussi un tourisme maîtrisé qui saura intégrer notre petite société
sans la détruire.
Sauvegarder Groix, c'est surtout cultiver ces liens et cette solidarité qui réunissent les Groisillons dans la joie comme dans le malheur, mobilisent les coeurs et les bras quand un jeune disparaît dans l'océan ou rassemblent des fonds quand un enfant est frappé de maladie.
Eric Régénermel