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Dominique Duviard


Photo Emmanuel AUDRAIN

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" Pour moi, je n’aurais jamais discerné à Groix tant de spécificité, d’originalité, si le travail de Dominique Duviard n’avait servi de précurseur à ce que l’on sait de cette île aujourd’hui, que ce soit par ses écrits ou ses autres initiatives, dont l’une des plus remarquables a logiquement entraîné l’ouverture d’un écomusée envié dans plusieurs autres endroits.

Il était pourtant aventureux de se lancer dans d’improbables chroniques, à un moment où le " caillou " souhaitait changer, oublier, occulter tellement de son glorieux passé au point d’engendrer une sorte de gêne sinon quelquefois de honte.

On lui en a tenu rigueur à plus d’une occasion, et pourtant quel plus utile effort pouvait-on entreprendre pour ressusciter tous les frémissements de la vie d’une communauté insulaire à partir de rôles, de chiffres, de documents qui ne demandaient qu’à ne pas tomber dans l’oubli et témoigner de la noblesse humaine ?

J’ai pu m’appuyer sur ces documents pour amener des centaines d’enfants à Groix et leur procurer cette rencontre avec les très riches heures d’une communauté de pêcheurs et de travailleuses (des champs et des conserveries) dont ils retirèrent tant d’enseignements.

En dehors de ces documents, un autre témoignage émouvant est la navigation que beaucoup de ces enfants ont pu découvrir à bord du Kenavo pour vivre à leur tour quelque "drôle de plaisancerie"…

Nous le voyons donc, la trace laissée par Dominique ne s’est pas effacée et ne s’effacera pas de sitôt. Elle semble au contraire grandir avec le temps. Et, puisque tu m’as confié que certains textes restaient à publier, cette trace peut encore nous surprendre par sa pertinence et sa tendresse.

Duviard a rejoint Kalloc'h et fait avec lui que Groix ne pourra jamais être privé de sa mémoire bretonne et maritime...

Le nom du Kenavo résume bien le message que Dominique a laissé en 1983 : c’est un au revoir, non seulement parce que Dominique n’a pas déserté son île ni le souvenir de celles et ceux qui lui sont attachés, et parce que nous avons toutes et tous encore pas mal à faire pour actualiser, poursuivre la tâche à laquelle il s’était attelée.

 

Alain Monnier

vice-président de l'Institut culturel de Bretagne-skol-uhel ar Vro

 

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